Les passions se déchaînent autour des corridas... Pour ou contre? A proprement parler, la très grande majorité est contre, voir saigner un taureau dans une arène n'intéresse que quelques personnes.
Mais la Feria, cette fête locale annuelle dont le nom nous est importé d'Espagne, ça, nous aimons!
Grand rendez-vous de musique et de beuveries notoires, ses accros se sont donnés le nom occitan de nos déferlantes carnavalesques et autres festivals: los Festaïres!
Les amateurs des corridas, eux, se donnent un nom espagnol: aficionados

Si la Feria semble liée aux taureaux c'est certainement à cause de l'ancienne coutume de leur passage dans les rues avant l'arrivée aux arènes. Une coutume qui se poursuit en Camargue avec l'abrivada, un lâcher de taureau encadré par les gardians, mais ici l'abrivada et la bandida sont issus des coutumes de la course camarguaise, sans mise à mort, la bandida c'est le retour.
Donc la Feria n'est pas spécialement liée aux corridas, c'est simplement un moment festif, un grand moment de relâchement et de musique.

Alors... Corrida, ou pas.
pour ou contre, il y a aussi beaucoup de gens qui disent qu'ils s'en fichent leur argument étant qu'il y a mieux à faire que de s'occuper de Taureaux. Certes, mais la Corrida a un coût et son impact social est important. Voir sur ce mur un texte antérieur d'EELV Aquitaine (photos) qui vous permettra d'en mesurer divers éléments.

S'il n'y a plus les 50 plazas de Toros revendiquées, les arènes sont très diverses, allant de 800 à 16000 places.
L'abolition en Catalogne et la désaffection en Espagne se ressentent aussi en France. Certaines corridas, dans de grandes arènes sont annulées. Les déficits, comme à Bayonne sont parfois impressionnants la ville a eu beau clamer que les comptes de la Feria et de la Corrida étaient séparés, l'appel à des sponsors pour éponger le million de "déficit de la Feria' s'est soldé par le retrait spectaculaire du lunetier Afflelou, déclarant clairement qu'il refusait de cautionner la tauromachie.
L'étanchéité entre les deux comptabilités n'a peut-être pas semblé parfaite. C'est en tous cas ce que disaient les associations anti-corridas...
Rencontrer les opposants à la Corrida en France c'est se rendre compte des disproportions entre l'événement et ses divers impacts.

Le plus simple est de participer à un de ces rassemblements, dans le Gers, comme dans tout le secteur des corridas en France il y en a désormais:
vous pouvez par exemple participer à l'Action citoyenne contre la corrida qui se déroule à Eauze,ce dimanche 6 juillet.
Novillada à 11h (4 taurillons).
Corrida à 18h (7 taureaux).
La feria OUI la corrida NON"
La présence est donc sous la responsabilité de chacun(e), qui se donne l'occasion d'affirmer son opposition à une "culture" désormais très critiquée où, comme vous pouvez le lire sur le texte précédemment référencé, les enfants sont spectateurs dès l'âge de 7 ans et où le jeune matador Lagravère, tient une place de star à l'âge de 16 ans, une présence contestée par les associations anti-corrida en vertu d'un article du Code du travail, opposition à la quelle ni le procureur d'Auch, ni le préfet du Gers, ni la Direccte n'ont donné suite.

Trouble à l'ordre (du) public... Si les pro-corridas ergotent sur les 70 gendarmes mobilisés pour encadrer la manifestation du CRAC à Vic, il faut aussi rappeler ce constat de l'ancien maire Sanroma: à Vic-Fezensac, où selon lui les quelque 300 gendarmes mobilisés en 2011 étaient "noyés dans la foule". "Pour éviter les débordements, il faudrait payer des services de gardiennage privé", cela avec 160000€ de déficit aux frais du contribuable...
Quoiqu'il en soit, Bonne Feria!!!

Et n'oubliez pas, aujourd'hui c'est Escota e Minja à l'Isle Jourdain...
Une "Hèstejada", notre Feria sans taureaux, où l'on n'a pas besoin d'investir des sommes colossales dans la théâtralisation des blessures et de la mise à mort infligées à des animaux pour écouter de la musique, manger et partager de bons verres entre ami(e)s!!!

Amistats