Solomiac : Apocalypse now !

" J’ai vu la télé, ils y sont allés fort les flics ! … Ah, pour taper sur des gens pacifistes, pères de famille, profs,… des gens intelligents qui étaient là pour couper quelques tiges de maïs et faire parler de leurs idées… Ce n’est pas dans les cités où çà brûle et ou çà casse qu’ils vont se pointer… Non, là ils savent trop qu’ils vont s’en prendre dans la gueule ! " Réaction à vif, dans la rue d’Auch ce midi… Finalement, ce passant maintenant, il s’en fiche moins des OGM… Dommage malgré tout qu’il aie fallu tant de blessés, tant de violence pour avoir cette réaction.

Photo:....Passer les hélicos...(Ph Xavier Castillo- La Voix du Gers, hebdomadaire de ce jeudi)

" On a fait plus d’un km et demi à pied, encadrés par les gendarmes. Y avait Krivine et Bové, là juste à côté…Quand on est arrivés, a côté de deux parcelles de soja, il y avait les barrières qui entouraient le champ et puis les CRS. Tout était calme, on a voulu passer les barrières et tout a explosé : grenades lacrymogènes, gros pétards assourdissants, çà pétait de partout, en face c'était Robocop, même les hélicos lâchaient leurs putains de grenades et puis on s’est retrouvés dans la mêlée, les matraques sont tombées, tout le monde courait, on y voyait plus rien, rien que de la fumée…j’ai vu un copain avec une grenade sous la semelle, un autre tomber dans un fossé en voulant s’échapper… Ils ont amené quelques personnes… Après la garde à vue il y a eu une petite prise de bec, un début d’altercation et on en a repris pour un deuxième service…Il n’y avait pas de vent, la fumée stagnait, on ne savait plus où aller pour y échapper."

"Il y a eu quelques interpellations et ils ont fait une sorte de garde à vue de leur côté, entre les deux parcelles... Puis ils ont relâché les manifestants, un à un. Alors l'un d'eux s'est élancé en courant dans le champ de maïs et à commencé à arracher des deux mains les tiges en traversant vite, vite. Empêtrés dans leur attirail, les militaires ont eu du mal à le rattraper, quand ils l'ont eu, il a dû passer un mauvais quart d'heure avant qu'ils le remettent aux pompiers..."

"Des enfants, des femmes à l'avant, les mains aux barrières, ce n'est pas sérieux. Quand on voit les pompiers, les militaires, on sait comment çà finira...Les hôpitaux en alerte,c'est un renseignement à la portée de tous."

"Tout à coup, un gendarme est tombé face contre terre, les bras en croix... un paquet de grenades lâché d'un hélico venait de s'écraser sur son épaule..."

Photo - Non, Thierry ce n’étaient pas des tartes ! ... Ou alors ils sont mauvais joueurs! Mais décidément Sud Ouest t’aime bien, et ne t'inquiète pas, jeudi tu auras ta photo dans la Voix du Gers aussi! J'espère que tu vas mieux...

Philippe Martin, président du Conseil général, avait bien préparé sur la terrasse de "Camin Dret " un projet de référendum départemental sur la présence des OGM… Idée qui nous vaudra sûrement un coup de projecteur national…

Dimanche au Café à Solomiac, devant des journalistes médusés, des micros d'RTL ou d'ailleurs qui n'en croyaient pas leurs oreilles, quelques piliers de bar commentaient..."et bé, on peut pas arrêter le progrès, sinon on mangerait encore comme les nègres"... Justement, dans les mérites des OGM, ne nous a-t-on pas dit que ce serait un bienfait pour les pays en voie de développement?

Mauvezin. Voyant un attroupement inaccoutumé, une vieille dame à sa fenêtre s'enquiert de ce qui se passe et interpelle un militant " et ce maïs qu'est-ce-qu'il a, et comment il est? Le militant lui donne quelques explications, ...Ha, dit la dame, ce Bové, j'aimerais bien le voir... Justement dit le militant, il est ici à côté enfermé à la gendarmerie.

La destruction des OGM, la violence anti-militant, ce sont des combats d’arrière-garde, l’éducation, l’information, le choix d’un type de vie qui induira une nouvelle alimentation et donc une nouvelle agriculture, ce sont des vues à long terme. Certains pays, qui voteront contre le gavage des palmipèdes, laisseront sans doute libre cours à la pratique du commerce et de l’exploitation des OGM.

Acheter dans les circuits longs des nourritures faciles d’emploi, adaptées à un " mode de vie moderne ", c’est assurer aux multinationales la certitude que leurs investissements en recherche seront rentables. Il ne sert à rien de couper aujourd’hui une tige de maïs pour acheter demain un produit de l’industrie agro-alimentaire sous son beau packaging.