Témoignage:

Retour de Rodilhan (ça y'est!!!!), tout d'abord merci aux 200 (voire 300) manifestants venus dans cette sinistre ville du gard. Petit résumé, tout d'abord, impossible de rentrer en voiture dans la ville, voiture stoppée par les gendarmes fouillée de fond en comble (au passage on enlevera du fil et des chaines de velos qui trainés dans le coffre, on sait jamais, vu les terroristes que nous sommes), fouille des sacs (tout vidé à même le trottoir, et meme pas en notre présence), fouille corporelle integrale (jamais vu ça de ma vie meme pour aller voir un match de foot), on fait retirer les chaussures aussi on sait jamais, et le ticket de tram qui trainait dans ma poche, dangereux aussi.... bref un délire.... nous avons eu droit à cette fouille au corps 2 fois... oui oui on est bien en france au 21ème siecle, dans une démocratie, qui n'a de démocratie que le nom d'ailleurs. Passés ces cordons de force de l'ordre, nous nous sommes regroupés, à certains points stratégiques, mais tout était barricadé.... On a bien essayé de faire tomber les barricades à plusieurs reprises en vain. Les rois du gazage, qui gazent plus vite que leur ombre d'ailleurs étaient bien de sortis.... gazages intempestifs, dès 14h30, fumigenes, grenades, bref on a tout eu, meme le flashballs, mais ils ont pas osé quand meme. Certains manifestants ont bien essayé de forcer les barricades avec les poubelles mais en vain..... Nous n'avons pas croiser grand monde dans ce village fantome (je viens d'apprendre que les habitants avaient pour consigne de rester chez eux ou de quitter le village aujourd'hui), nous n'avons pas croiser non plus les tortionnaires, trop bien protégés.... ou alors si peu nombreux??? à en croire le reportage france 3, y'avait pas grand monde dans les arènes.... et aujourd'hui on peut dire que les anticorridas étaient plus nombreux que cette sous-race de tortionnaires.... bien protégés meme à la sortie, les CRS ne sachant plus quoi faire, ils ont meme balancé des grenades, fumigenes dans les maisons.... bref quelques interpellations toujours de notre coté hein, et des blessés, heureusement légérs je crois, mais c'est un coup de chance, car on a évité le pire...... à plusieurs reprises....

Témoignage

de Catherine Désert

Dès que nous sommes arrivés vers 14h30 à Rodilhan, l’accueil des policiers qui formaient un premier barrage de contrôle, dans une zone d’accès aux arènes, m’a semblé symptomatique :

Si ce n’est à l’aéroport de Tel Aviv, en 1997, je n’avais encore jamais connu de fouille corporelle aussi poussée !

Vérification de ma carte d’identité, fouille détaillée de mes deux sacs ( dont un filet à provisions), puis palpation des pieds à la tête par une gendarmette, qui prit bien soin de vérifier jusque dans mes sous-vêtements (de façon courtoise et discrète mais bien réelle) que je ne portais aucune arme ni autre ustensile illicite sur ma personne…
À la fin de cette séance effectuée en pleine rue, je n’ai alors pu m’empêcher de faire remarquer à voix haute, à mes autres camarades (Mireille et Julien) mais aussi aux quatre représentants de l’ordre, que ça me donnait l’impression de vivre dans un pays en temps de guerre…

Quant à la suite, elle fut bien sûr du même acabit : moins violente que l’année dernière, peut-être, mais toujours aussi tendue de part et d’autre, avec des forces de l’ordre armées jusqu’aux dents ( casques à visière, boucliers, matraques, pulvérisateurs de gaz irritant, assorti de grenades lacrymogènes, et même flash balls, tout prêts à être dégainés…)
Nous avons ainsi passé l’après-midi à scander notre protestation, tout en marchant d’un rond-point à un autre et d’un barrage de police à un autre barrage de police, où nous nous faisions copieusement gazer.

Mais plusieurs habitants ont su manifester leur sympathie (offrant à certains militants de l’eau à boire ou venant spontanément exprimer leur soutien à notre égard et leur rejet de la corrida).

Nous fûmes environ trois cents à Rodilhan, cette année :

En guise de conclusion

Extrait d'article Slate:

De nombreuses études ont confirmé un lien entre cruauté envers les animaux pendant l'enfance et tendance à la criminalité en tant qu'adulte.

Ainsi, le Bureau fédéral d'investigation (FBI) vient d'annoncer que la cruauté envers les animaux serait désormais prise en compte séparément dans les statistiques nationales, et considérée comme un «crime contre la société», indique Associated Press. Les agences de police locales devront désormais comptabiliser ce genre de crimes dans quatre domaines distincts: la maltraitance, la violence et la torture, la violence organisée (notamment les combats de chien ou de coqs), et les abus sexuels.

Chaque année, le FBI publie un rapport annuel sur la criminalité dans le pays, mais jusqu'ici la cruauté envers les animaux étaient englobée dans la case «autres», ce qui ne permettait pas de garder trace de tous les incidents.