Nous, petit peuple de Gascogne

souhaitons un avenir prospère et heureux à nos enfants, à ce territoire dont la beauté est chantée depuis deux millénaires.

Nous pensons, qu'à l'image de nos anciens, la maltraitance est une honte, la sobriété dans la vie sociale, un bienfait. La nature des hommes est identique ; ce sont leurs coutumes qui les séparent et nous avons toujours su accueillir l'autre avec bienveillance, nous avons su nous adapter et garder des temps anciens le meilleur et le plus sage. Il est bon de connaître son histoire pour pouvoir être fier de ce que nous sommes aujourd'hui et évoluer vers les mondes de demain. la corrida c'est l'immobilisme, c'est un monde figé dans la satisfaction du massacre d'une victime désignée. Nous avons des traditions qui oublient la violence comme dominante culturelle. 

Nous sommes surpris de rencontrer des gens qui cultivent la pensée de l'être supérieur, allant le chercher jusque dans les civilisations pariétales, comme les grands théoriciens du XIX° siècle qui ont permis l'établissement d'une idéologie raciste.

La tradition est l'art de transmettre, pour qu'une tradition soit locale, et non pas identifiée à un groupe restreint, il faut que l'ensemble de la population en fasse la transmission entre générations. Nous comprenons que, face au déficit de connaissance du monde toreristo au coeur de la population, la tentation soit de proposer un univers ludique d'intégration aux enfants. C'est ce que nous avons vu un peu partout, à St Sever le 11 novembre notamment.

Depuis que la corrida s'installe dans nos villages nous ne voyons pas de signes significatifs d'un accroissement du bien-être de la population. Au contraire. 

Une activité identitaire, liée à l'idée d'une supériorité, se cherchant des racines lointaines, c'est le signe d'un communautarisme particulier, l'appartenance à un groupe pour intégrer une "élite", l'odeur n'est pas très saine de cette philosophie qui consiste à accepter une règle parce qu'elle est permise par un système qui s'autorise l'horreur.

Non, il n'y a pas de beauté, il n'y a pas de poésie dans ce monde de sang, de torture, de mort-spectacle. Il y a le scandale de la cruauté, des sévices que subissent des animaux, de leur souffrance devant le voyeurisme de quelques-uns. Même Sade n'a pas exprimé autant d'horreur dans ses fantasmes.

Il y a le double scandale, celui de la démagogie et du financement public pour une dérogation à une loi de protection, pour un spectacle de mort de plus en plus déficitaire, celui de l'acceptation de nos élu-e-s, de leur soutien.

Nous voyons les efforts incroyables, l'énergie que vous dépensez, pour que votre "mundillo" vive. Nous imaginons combien ces trésors de temps, de patience, de compétences, seraient bénéfiques au bien vivre de ce territoire au lieu de se consacrer au mal mourir dans les arènes.

Amis, la corrida se meurt, vous êtes les bienvenus dans notre monde où elle n'a aucune existence. L'humain sait pardonner les errances dans une juste mémoire pour que la société vive dans l'échange.

Amis, nous souhaitons un progrès vers des projets ancrés dans un cercle vertueux dont la violence sur un être dépendant ne peut qu'être exclue.

Amis, il n'y a pas de progrès sans changement et celui qui ne peut changer son mode de pensée ne peut rien changer.

Nous souhaitons plus de paix à l'avenir  dans notre cité. 

Corrida Basta!